Aujourd’hui, le sujet c’est l’histoire des tiny houses et la genèse de ce mouvement des micro-maisons. En ossature bois et matériaux recyclés et parfois même autonome en énergie : les tiny houses, c’est LE sujet du moment !
Les médias s’emparent de ce phénomène depuis quelques semaines.
Et oui, même Le Monde en parle ! Vous vous rendez compte ?
Ce n’est pas tout !
Le village de Rézé veut créer son éco-hameau…
…et un camping de tiny vient de voir le jour.
Vous voyez c’est un sujet d’actualité !
Pourtant je ne connaissais pas ce concept de “micromaison” deux mois plus tôt… mais cela m’a passionné au point de vouloir vous faire un article sur l’histoire des tiny houses.
Comment j’ai connu les tinies
Avant de m’intéresser aux tinies, j’ai été très intrigué par le mouvement minimaliste, qui consiste à vivre PLUS heureux avec MOINS de biens matériels.
J’ai donc téléphoné à mon entourage pour interroger des minimalistes et j’ai réussi à joindre un mec très sympa : Greg.
Je discute donc minimalisme avec Greg, un coach sportif, qui s’est délaissé de la plupart des biens matériels qui ne le rendaient pas heureux et souhaite vivre dans une TINY avec sa copine.
Je ne comprends pas car je n’ai jamais entendu ce nom et je lui demande ce que c’est.
Il me répond que c’est un concept de micro-maison qui fait fureur aux USA et qui commencent à venir en France.
Grâce à Greg, je me renseigne…
Avec ma copine, on se regarde une bonne dizaine de vidéos sur les tinies, j’achète un livre sur le sujet… et je commence à être littéralement passionné !
Je veux en voir une, je veux en louer une, je veux m’en construire une !
Bref, ma vie c’est TINY TINY TINY.
Et un jour ma copine me dit « Tu sais d’où ça vient au moins ? »
Je savais vaguement grâce à Greg que cela venait des USA mais rien de concret et…
…je me sentais quand même obligé de répondre à ma copine !
Je me suis donc plongé dans l’histoire des tiny houses.
(Attention, à partir de ce moment, l’article devient sérieux)
L’histoire des Tiny Houses commence aux Etats Unis
En 2013,[1] les foyers américains vivaient en moyenne dans des maisons de 250 m2…
C’est pourtant aux USA qu’est né le mouvement des « SMALL HOUSE », porté par des personnes qui voulaient prendre le contre-pied de cette démesure immobilière…
Le pionnier de ce mouvement est Lloyd Kahn, un californien courtier d’assurance reconverti en menuisier en 1965 !
Féru de construction, il développe l’idée de l’auto-construction, de l’usage des matériaux recyclés, de l’autosuffisance et transmet toutes ses connaissances dans des livres.
Il est pendant un moment attiré par les principes des dômes géodésiques de l’architecte Richard Buckminster Fuller. Il en construit même quelque uns mais ne les trouvent pas fonctionnels.
Explorateur et expérimentateur, il poursuit son aventure à travers les Etats Unis, l’Irlande et l’Angleterre pour dénicher d’autres modes d’habitats.
Il écrit finalement un livre « Shelter » en 1973 qui résume le fruit de son travail puis retrace sa carrière (fascinante) dans le livre « Home Work : Handbuilt Shelter » publié en 2004.
Pourquoi si grand ?
Sarah Susanka, une architecte américaine se pose comme Lloyd Kahn la question de « Pourquoi si grand ? ».
Dans son livre The Not So Big House (1998), elle explique que la réduction des mètres carrés n’est pas seulement un but architectural, mais aussi un objectif de vie.
Elle a elle-même fait des prototypes correspondant à sa philosophie architecturale (en vente sur son site).
C’est finalement Jay Shafer, un sexagénaire américain qui mettra les premières petites habitations sur roues. Il habita pendant 18 ans dans sa première tiny house.
En 1999, il écrit son premier article sur l’intérêt d’une vie simple et livre ses premiers plans de tiny houses nomades reprenant le style architecturale des campagnes américaines.
Il créé ensuite son entreprise en 2002 Small House Society, persuadé du droit des gens à vivre dans une maison bien conçu et économe.
Il écrit aussi un livre « The Small House Book » qui rencontre un fort succès.
Au-delà de ces pionniers, le mouvement s’est développé après l’ouragan Katrina et la crise financière.
Secourir et économiser
La Tiny House a servi à secourir les 200 000 victimes de l’ouragan Katrina qui a ravagé le Sud Est des Etats Unis en 2005. Elle répond aussi à un besoin de logement d’urgence.
C’est l’architecte Marianne Cusato, avec ses Katrina Cottages, qui gagna un concours en proposant ces micro-maisons de 28 m2 correspondant au style de l’habitat local.
En France, l’association l’Espoir Gessien propose aussi ses tiny houses au plus démuni pour un prix dérisoire.
Suite à l’ouragan s’ensuivit la crise financière de 2007 et 2010 et les micro-maisons séduisent les américains expulsés de leur foyer, ne pouvant plus rembourser leurs dettes !
Une véritable réflexion se met en place aux Etats Unis avec un questionnement sur leur mode de vie.
Le concept se diffuse ensuite dans toutes les villes du monde où les architectes européens, japonais et brésiliens rivalisent d’ingéniosité pour proposer des logements petits et économiques.
Malgré cette médiatisation, le mouvement reste marginal, « bloqué » par les règles urbanistiques des différents pays, y compris la France.
L’expansion lente des Tinies en France
L’histoire de la Tiny House en France est moins riche que celle des Etats Unis.
Sur cette carte, on observe qu’il y a déjà une poignée de Tiny Houses implantées en France.
On estime que le concept d’habitat réduit est arrivé en France dans les années 2000. Il aurait été popularisé par le fondateur du magazine « La Maison Ecologique » Yvan Saint Jours.
Dans un dossier de l’été 2008, il évoque les écohabitats, petits et pas chers, et consacre un chapitre aux tiny houses.
Le Corbusier aurait aussi été selon certain un précurseur des tiny houses grâce à sa réflexion sur l’espace et la recherche d’une maison fonctionnelle.
Selon moi, le sujet des tinies semblent prendre de l’ampleur auprès des jeunes minimalistes, à la recherche de sens et sensible à la cause écologique.
Il semble aussi avoir un écho auprès des jeunes à la recherche de liberté :
- Financière : je ne m’endette pas pour 20 ans ;
- De mouvement : je peux vivre dans différents endroits, voyager et changer de terrain quand je veux ;
- D’esprit : je me concentre sur ce qui est essentiel en me désencombrant des objets non nécessaires.
Même si ce concept reste marginal, je suis certain que c’est un mouvement qui va prendre de l’ampleur dans les prochaines années, propulsé par des pionniers comme Greg.
J’espère que vous aurez apprécié cet article sur l’histoire des tiny houses.
Qu’en pensez vous ? Le mouvement des micro-maisons va t’il prendre de l’ampleur en France ?
Jib’
[1] Livre Tiny Houses – Petits Constructions, grande liberté !