Vous voulez entreprendre la grande traversée des Alpes sur le fameux GR5 ?
Et vous cherchez des informations pratiques à ce sujet ?
Alors vous êtes au bon endroit !
Lors de l’été 2021, j’ai parcouru ce mythique chemin de montagne en 31 jours avec ma compagne Julia.
Ce fut la plus belle aventure de ma vie !
Dans les 5 minutes qui viennent, vous aurez toutes les clés pour débuter cette aventure magique…
Sans plus attendre, voici le programme de ce guide :
Grande traversée des Alpes (GR5) : qu’est ce que c’est ?
Tout d’abord, le GR5 Alpes ou Grande Traversée des Alpes fait partie des sentiers de grande randonnée français appelés GR. Ce sont des “itinéraires balisées de randonnée pédestre permettant de faire des randonnées de plusieurs jours ou semaines”. Ils traversent le plus souvent des régions montagneuses et forestières.
Ensuite, le GR5 Alpes est une portion du plus long sentier “GR5” qui permet de relier la mer du Nord à la Méditerranée, empruntant 2600km de sentiers aux Pays Bas, en Belgique, au Luxembourg, en Suisse et en France. Le GR5 en entier traverse les Vosges, le Jura et justement les Alpes.
Je me permet de préciser car beaucoup de randonneurs disent GR5 pour la Grande Traversée des Alpes. J’ai moi même été confus au début.
Je croyais que GR5 = GR5 Alpes.
Voici la carte du chemin entier pour que vous vous rendiez compte :
Source : https://onmontapied.ch/parcours/
Ce qui nous intéresse dans ce guide est le GR5 Alpes ou Grande Traversée des Alpes qui va du lac Léman à la Méditerranée.
On peut dire que ce chemin de randonnée est composé :
- d’un partie Nord : de Saint Gingolph à Briançon
- d’une partie Sud : de Briançon à Nice (Ou Menton si vous faites la variante : à voir plus loin)
Il s’agit donc d’une “belle balade” pourrait on dire ironiquement…
Maintenant, vous vous demandez sans doute :
GR5 Alpes : à quelle période débuter ?
La réponse classique est entre début Juin et Fin Septembre car :
- la neige a normalement fondu
- la probabilité qu’il neige est quasi nulle
- le temps est plus ensoleillé ce qui rend la randonnée agréable…
La réalité est un peu plus complexe….
Nous avions prévu de démarrer la traversée début Juin, mais en cette année 2021, la chaleur ne voulait pas grimper dans nos belles alpes…
La neige ne fondait pas.
Sur les vidéos des stations, on pouvait voir les cols à passer encore jonchés de poudre blanche.
Nous avons donc attendu…
Une semaine. Pas de changement.
Deux semaines. Nous étions mi-juin. Les cols étaient toujours ensevelis.
Trois semaines. Le soleil chauffait enfin ! Mais le manteau de neige n’avait pas encore fondu….
Nous avons donc fait un conciliabule.
“JB, on peut pas partir trop tard…on va en Afrique ensuite” me disait Julia.
“Yes, tu as raison. Bon maintenant, peu importe le temps, peu importe la neige, on y va !”
Le 04 juillet, nous avons décidé de nous lancer…
La neige n’avait pas totalement fondu mais cela s’est bien passé.
A la réponse à la question quand ?
Je répondrai donc plutôt : quand la neige a suffisamment laissé les cols tranquilles.
De même, si en Octobre, il ne fait pas trop froid, vous pouvez tenter.
Et si le mois d’Avril a été chaud, pourquoi ne pas démarrer en Mai ?
Cela reste néanmoins plus “risqué” qu’en été, car vous êtes moins à l’abri d’une chute de neige surprise, après une soudaine baisse du mercure.
Après, j’avais eu la chance d’enteprendre cette aventure lors de mon année sabbatique, donc je n’avais pas de vacances à poser.
Cela ne sera peut être pas votre cas.
Dans ce cas, fixez une date.
“Au pire”, vous pouvez commencer du sud, où la neige fond avant.
D’ailleurs :
GR5 Alpes : par où commencer ? Nord ou Sud ?
Bonne question !
80% des randonneurs que j’ai croisé sur le GR faisaient le chemin dans le sens Léman – Méditerranée.
Je vois trois principales raisons à cela :
- La première est la satisfaction d’arriver à la mer au point zéro après avoir passé des jours et des jours en pleine montagne ;
- La seconde raison, plus technique, est la suivante : dans le sens léman – méditerranée, les montées se font au nord, donc l’effort se fait au nord à l’ombre des forêts (pensez à la partie sud où il fait chaud). Au contraire, les descentes, plus simples en termes d’efforts (sauf pour les genoux), se font sur les faces sud ;
- De plus, s’il reste des nevets, il est moins dangereux de les traverser en montant qu’en descendant. Dans les descentes au sud, normalement tout aura fondu, sauf cas particulier. Rappelez vous que la montagne est imprévisible et indomptable.
Grande traversée des Alpes : combien de temps cela prend ?
Nous avons mis 31 jours pour atteindre la mer méditerranée à Nice, depuis le Léman.
Le record s’établit à 8 jours.
Mais vous pouvez prendre le temps que vous souhaitez.
Voici ce que dit TrekMag sur l’itinéraire :
“Beaucoup plus sereinement : avec quelques jours de repos, comptez 40 jours”
Nous concernant, 620 kms en 31 jours, cela fait en moyenne 20 kms par jour, avec souvent plus de 1000 mètres de dénivelé.
En réalité, nous avons parfois dépassé la barre des 30 kilomètres par jour !
Et nous avons fait plusieurs pauses.
Même si le corps s’adapte au fur et à mesure que vous marchez, cela reste une expérience physique et mentale éprouvante.
Cela nous amène à une question que vous vous posez sans doute :
GR5 Alpes : quel niveau faut-il ?
J’aime beaucoup la réponse que le site TrekMag apporte. Elle résume bien ma pensée :
“ Le GR5 s’adresse à des randonneurs entraînés. Les journées de plus de 1 000 m de dénivelé (positif ou négatif), voire plus, ne manquent pas sur les profils quotidiens du GR5. Difficile de recommander l’entreprise dans son ensemble sans une bonne expérience physique et mentale de la rando au long cours, acquise dans les Alpes ou ailleurs”
J’avais lu ce paragraphe en arrivant à Saint Gingolph et il m’avait fait bien peur.
Je me disais : vais-je avoir la volonté ? mon corps va t’il tenir ? va t’on s’entendre avec ma compagne ?
La Grande Traversée des Alpes n’est pas à prendre à la légère.
Et en même temps, il y a sans doute des personnes qui ne s’autorisent pas à la faire par peur de ne pas avoir le niveau.
Si vous faites du sport régulièrement, que vous avez de la volonté, et que vous allez à votre rythme, cela devrait être dans vos cordes.
Des personnes très sportives ont des tendinites et ne finissent pas, car ils vont très vite (trop?).
Et d’autres, sur le papier, moins sportives, qui finissent la traversée haut la main, car ils se respectent et s’écoutent davantage.
Par exemple, ma copine et moi allions randonner presque tous les week-ends, habitant en Suisse à l’époque.
Je courais régulièrement pour me garder en forme.
Et les montées de Lausanne (pour ceux qui connaissent) avaient affermi mes cuisses et mes mollets.
Pourtant…
J’ai subi plusieurs tendinites qui ont failli me faire arrêter le voyage à plusieurs reprises quand j’ai trop forcé…
Julia, ma compagne, aussi très sportive, a eu un problème de sac mal réglé, qui la faisait souffrir énormément. Elle a presque failli arrêter. Heureusement nous avons trouvé la source du dérèglement.
A la fin de ce guide, je vous donnerai des conseils pour éviter ce type de soucis, alors continuez la lecture…
Grande Traversée des Alpes : Comment s’y rendre ?
La ville de départ au Nord est officiellement Saint Gingolph, même si vous pouvez commencer de Thonon les Bains (voir carte plus haut).
Les villes de départ au Sud sont Nice ou Menton.
Dans tous les cas, un bon blablacar, un fidèle ami, ou votre âme sœur peut vous emmener.
Sinon :
GR5 depuis Saint Gingolph :
Nous avons pris le train jusqu’à Lausanne, puis le bateau de Lausanne à Saint Gingolph. La traversée avant d’arriver est splendide et vous prépare mentalement à l’aventure.
GR5 depuis Thonon :
Accessible en train
Si vous débutez dans le Sud, la gare de Nice et celle de Menton sont facilement accessibles. Vous pouvez ensuite débuter en marchant depuis les gares.
Je mentionne beaucoup les gares car vous l’avez compris, si vous venez à Menton en voiture, et finissez à Saint Gingolph, ensuite il vous faut revenir à Menton…
Les deux formules du GR5 Alpes : semi-autonomie et pension complète
Vous pouvez faire le GR5 de deux manières différentes :
- en autonomie
- ou en pension complète
Comme nous allons le voir ensemble dans les 2 prochaines minutes, elles ont chacune leurs avantages et inconvénients…
Et la formule que vous choisirez fera varier votre budget et ce que vous devez prendre comme affaires.
Grande Traversée des Alpes en autonomie
L’idée est de dormir en tente et de faire ses propres repas. Vous portez donc votre tente, la nourriture et le matériel de cuisine (popotte)
Avantages :
- La liberté. Vous pouvez dormir où vous voulez. Pas besoin de vous presser pour arriver au prochain refuge. Pas besoin de réserver à l’avance.
- Moins cher que l’option pension complète : comptez 30€ par jours hors achat du matériel
Désavantages :
- Le sac est évidemment plus lourd car vous portez la nourriture, votre tente et le matos de cuisine. Votre sac fera entre 12 et 15 kilos.
- Confort : certains trouvent plus confortables de dormir dans les refuges. Personnellement, j’apprécie le calme de dormir seul en montagne sur mon matelas sol bien gonflé, bien au chaud dans mon sac de couchage, en évitant les ronfleurs. Il est néanmoins certain que la chaleur du refuge après une journée de marche est bienvenue. Par exemple, s’il peut et que vous devez faire sécher vos affaires…
- Vous allez dépenser un peu plus en matos
Grande Traversée des Alpes en pension complète
L’idée est de dormir et de manger dans les refuges. Vous n’avez pas à prendre de tente, les repas, et le matériel de cuisine.
Néanmoins, certaines personnes croisées lors du GR prenaient tout de même une tente au cas où. Vous devez aussi prendre des encas pour la journée.
Avantages :
- Le confort comme dit précédemment + la chaleur pour faire sécher les affaires mouillées quand il pleut.
- Sac plus léger : environ 10 kg.
- Vous achetez un peu moins de matos…
Désavantages :
- Plus cher…comptez 50 à 60€ par jour en demi pension (hors achat du matériel). Vous pouvez demander le pic nique du midi pour être en “pension complète”.
- Rigidité et organisation : il faut prévoir votre itinéraire en avance (comptez plus d’un mois voir davantage pour réserver dans la vanoise pour la variante GR55 par exemple). Il faut aussi suivre votre itinéraire en avance.
Conclusion sur les formules du GR5 Alpes :
Je dirai que le GR5 Alpes en autonomie correspondra mieux aux personnes plus spontanées, à petit budget alors que le GR5 Alpes en pension complète aux personnes organisées, à bon budget.
J’ai de mon côté fait le GR5 Alpes en autonomie…pardonnez moi d’être sans doute partial…
Au début, j’avais peur de ne pas trouver d’endroit où dormir “à l’arrache”…
Cette peur était infondée.
Avec Maps.me, vous pouvez identifier des emplacements de bivouacs sympas où dormir. De plus, de nombreux blogs recensent leurs spots de bivouac préférés.
De plus, en autonomie, vous pourrez toujours réserver à l’avance un refuge si vous avez envie d’un bon lit. De plus, rien ne vous empêche de faire une pause dans des Airbnb à Tignes, Modane, Valfréjus, la Chapelle d’Abondance.
Rien ne vous empêche non plus de vous faire des bons restaurants et des petits plats de récompense dans les refuges. Le plaisir n’en est que meilleur !
Le GR5 en pension complète permet néanmoins de prendre moins sur son dos, pour les personnes qui ne peuvent pas porter trop lourd ou celles qui sont à la recherche de performance.
5 kilos en plus sur le dos, multiplié par le jour de marche, cela fait une réelle différence.
Parfois, rien qu’une bouteille d’1 L d’eau en moins sur le dos peut faire disparaître une douleur.
Que doit-on prendre ?
Je vais organiser cette partie en deux :
- Les choses à prendre en pension complète
- Les choses à prendre en autonomie
En pension complète :
- Sac de couchage 5°C (sauf si vous prenez aussi la tente au cas où : sac de couchage -5°C voir -10°C si vous êtes frileux)
- Sac de randonnée 40L
- Veste imperméable type Gore Tex
- K-way
- Polaire
- 1 ou 2 t-shirt
- 1 pantalon de randonnée et 1 short OU mieux 1 pantalon short
- 2 paires de chaussettes et sous vêtements
- 1 gourde filtrante d’au moins 1 L
- 1 autre gourde d’1,5 L ou une bouteille plastique vous utiliserez tout le long du voyage (plus léger)
- En-cas pour la journée + pique nique du jour
- Téléphone portable pour prendre des photos (plus léger que si vous prenez un appareil photo) avec le topo guide dessus
- Une trousse de secours en cas de blessure
Poids : 10 kg
En autonomie :
- Sac de couchage -5°C ( voir -10°C si vous êtes frileux)
- Sac de randonnée 60L
- Veste imperméable type Gore Tex
- K-way
- Polaire
- 1 ou 2 t-shirt
- 1 pantalon de randonnée et 1 short OU mieux 1 pantalon short
- 2 paires de chaussettes et sous vêtements
- 1 gourde filtrante d’au moins 1 L
- 1 autre gourde d’1,5 L ou une bouteille plastique vous utiliserez tout le long du voyage (plus léger)
- A manger pour 2 ou 3 jours en fonction des points de ravitaillements
- Téléphone portable pour prendre des photos (plus léger que si vous prenez un appareil photo) avec le topo guide dessus
- Batterie solaire pour recharger les téléphones
- Une casserole
- Une fourchette, une cuillère (ou une fourchette cuillère)
- Un couteau type opinel
- Un réchaud de gaz avec la bonbonne de gaz (on peut en racheter régulièrement)
- Un bol qui peut servir pour le café/thé du matin et d’assiette pour le repas
- Une trousse de secours en cas de blessure
- Des bâtons
Poids : 15 kgs
Les préparatifs sont toujours longs et fastidieux. Julia, ma compagne, s’est renseignée pendant des semaines pour sélectionner les meilleurs équipements : les plus légers et les utiles pour notre voyage. Pour la clarté de l’article, j’ai décidé de ne pas ajouter ces détails ici.
Si vous voulez vraiment entreprendre le GR5 et que vous voulez gagner un temps précieux, vous pouvez acheter mon livre ici où Julia a détaillé tout le matos.
Grande Traversée des Alpes : comment doit-on manger ?
La randonnée en montagne telle que l’on exerce sur le GR5 Alpes est une épreuve d’endurance. Vous marchez longtemps avec du dénivelé.
Votre corps dépense donc énormément de calories par jour.
Par exemple, mon métabolisme consomme environ 2000 kcal au repos.
En randonnée, on peut quasiment doubler ce chiffre : 4000 kcal/jour !
Pour calculer votre dépense énergétique quotidienne, vous pouvez utiliser ce calculateur. Cela dépend de votre âge, poids et taille. Mettez “sportif” pour avoir le chiffre pour le GR.
Résumons : pour conserver de l’énergie et continuer à marcher à bonne allure, il faudra bien le nourrir.
Petite histoire…
Julia et moi avons eu une intoxication à l’eau lors de notre parcours, nous avons dû nous arrêter. Nous ne mangions que des fruits et légumes, peu caloriques. Un jour après, quand nous avons repris la rando, nous n’avançions pas !
Puis nous avons juste mangé une banane séchée, de 68 kcal et boom, c’est reparti.
Cela vous montre bien l’importance de manger calorique !
Nourriture GR5 Alpes : notre menu
Pour vous donner un ordre d’idée, voici ce que nous avions acheté pour nos trois premiers jours.
Après, avec Julia, nous avions tablé sur 3000 kcal chacun par jour.
Vous avez même le droit aux prix en franc suisse, car nous avons fait nos courses à Lausanne avant de partir sur Saint Gingolph en bateau.
La liste de course :
- Café soluble – 0 kcal – 7.10 chf
- Flocon 5 céréales – 5x345kcal -2.80 chf
- Pain de seigle complet avec farine de blé, épeautre avoine – 3×232 kcal – 3.95 chf
- Raisins secs – 3×329 kcal – 1.95 chf
- Eau – 4l – 4.20chf
- Bio lentilles rouges – 5×352 kcal – 2.50 chf
- Saucisson – 2x313kcal – 11.20 chf
- Sardines x2 – 171kcal x2 – 3.30 chf
- Pruneaux -5x241kcal – 5.90 chf
- Amandes – 2x596kcal – 2.80 chf
- Barre de céréales alnatura myrtille – 3 x 0.6 x 407 kcal – 5.40 chf
- Barre de céréales alnatura cacao – 3 x 0.6 x 406 kcal – 4.80 chf
- Barre de céréales amande – 0.75 x 453 kcal – 2.30 chf
- Huile d’olive – 2×828 kcal -5.30 chf
- Sel des Alpes – 0.80 chf
- Chocolat 83% – 627 x2 – 4.90 chf
- Multivitamins – 7.90 chf
- Polenta aux volets – 2.5x 361 kcal – 2.90 chf
- Noix – 1.3 x 686 kcal – 3.80 chf
- Saucisson – 1.8 x 437 kcal – 7.90 chf
- Soupe brocolis fromage – 290 kcal – 1.60
- Soupe poireaux – 220 kcal -1.70 chf
- Cookies – 2.4 x 480 kcal- 3.60 chf
- Pain croustillant – 440 x 2 kcal – 4 chf
- Gruyère – 8chf – 1000 kcal
Total calories : 18675 kcal
Total prix : 111.05 chf
Soit : 6.16 chf par personne et par repas
Total poids : 5.3 kg pour deux (on a calculé avec la balance !!)
La logique
Notre premier ravito sur le gr5 alpes est dans 3 jours.
On a estimé à 3000 kcal nos besoins journaliers.
Donc on doit prendre plus de 18 000 kcal pour Julia et moi.
Il nous faut donc beaucoup de calories sans trop de poids et de volume…
La conséquence de ça, c’est qu’on ne peut pas prendre des fruits qui sont trop volumineux et peu caloriques…
Donc pas de fruit…
Rassurez-vous, dès que l’on pouvait, on mangeait des fruits pour faire le plein de vitamines.
Le menu des 3 premiers jours
Petit dej : on prenait un mélange de céréales avec du café et des fruits secs + multivitaminés contre les carences
En encas : des barres de céréales et des fruits secs et chocolat
Repas du midi (rapide et froid) : pain, fromage et saucisson
Repas du soir (chaud) : polenta, lentilles rouges, sardines et soupes pour donner du goût
Conclusion : nourriture sur le GR5 Alpes
Au début, on comptait les calories.
On faisait en sorte de manger assez, d’acheter les aliments bien comme il faut.
Vers la fin, on ne respectait plus rien.
Au bout d’un moment, vous aurez envie de variété, de diversité, de manger des trucs que vous aimez.
Parfois, vous n’aurez même plus envie du traditionnel saucisson, comté, cracotte…
Nous avons acheté des miels pops et des chocapics pour le petit déjeuner.
Parfois, on a acheté des boites de raviolis qui nous ont fait hyper plaisir.
Au cours du chemin, vous allez prendre de l’expérience et comprendre par vous même votre corps et ses besoins.
Néanmoins, pour les premières semaines, je vous conseille de bien calculer et surtout de prendre des aliments peu lourds.
Le poids que vous aurez sur le dos reste le fer de lance de la bataille.
7 conseils pour avancer mieux et surtout longtemps sur le GR5 :
Tout le monde sait marcher.
Avant le GR5 Alpes, j’avais fait de nombreuses randonnées de plusieurs jours, et deux d’une semaine dans le Cantal et en Corse.
Un peu sûr de moi, je pensais que cela serait simple.
Je me trompais.
Au bout d’une semaine de marche, des douleurs de votre corps peuvent se réveiller.
Les tendinites par exemple, sont un problème fréquent. J’ai rencontré de nombreuses personnes qui ont dû soit faire de longues pauses, soit arrêter complètement le chemin. Ce n’est pas ce que vous voulez. Vous voulez connaître la joie d’arriver à la mer. Vous voulez prendre plaisir à marcher.
Dans cette dernière partie, je vous donnerai des conseils d’ordre général, ceux que j’aurais aimer lire avant de partir.
Commençons par les tendinites…
Conseil 1 : Comment vaincre les tendinites en 9 points
Voici les 9 solutions anti-tendinite que j’ai répertorié lors de la marche. J’en ai appliqué certaines sur moi, d’autres m’ont été partagés par des randonneurs. Certaines relèvent de la science et la logique, et certaines ne sont clairement pas prouvées… Mais, quand vous êtes au milieu de la montagne, que vous avez envie de continuer le GR car vous vous sentez bien, je vous assure que toutes les solutions sont bonnes à prendre.
C’est parti :
- Première solution : Le repos. Simple comme bonjour. Le repos réduit l’inflammation de vos tendons et vous permet de repartir après. Plus votre tendinite est douloureuse, plus il faudra de temps pour réduire l’inflammation.
- Deuxième solution : ralentir. C’est bête mais ça marche. Plusieurs fois, ma tendinite s’est aggravée quand j’ai trop forcé en montée ou en descente.
- Troisième solution : faire des petits pas en montée. Cela marche surtout bien pour la tendinite au quadriceps.
- Quatrième solution: acheter en pharmacie des anti-inflammatoires type flector à action locale. Ce patch disperse de l’anti-inflammatoire à l’endroit de votre tendinite. Cela peut aider à calmer la douleur. Néanmoins, cela ne soigne pas la cause de l’inflammation. Cela vous aidera à finir une étape si vraiment la douleur est insupportable. Ensuite, le repos et la lenteur seront nécessaires.
- Cinquième solution : massage des mollets et quadriceps avec les poings. Apparemment cela détend le tendon.
- Sixième solution : massage avec de l’arnica. Pas essayé.
- Septième solution : massage aux huiles essentielles. Dans la même veine que les deux précédentes solutions.
- Huitième solution : les k-tapes. Ce sont des bandes bleues utilisées pour les sportifs de haut niveau, qui donnent un coup de boost à vos muscles, et donc réduisent la pression sur vos tendons. Pas prouvé scientifiquement, mais cela a marché pour moi. Une kiné du sport me les a posé à Tignes.
- Neuvième solution : Reiki. Quand on est désespéré, on teste. Une amie d’un ami m’a soigné à distance. Et je dois dire que ça a marché. Au moins, vous bénéficierez de l’effet placebo.
Conseil 2 : Attention à l’eau en randonnée dans les alpes
Nous avions une gourde filtrante BeFree, et une seule fois nous ne l’avons pas utilisée.
Résultat : pendant une journée entière, nous étions malades.
Nous avons essayé de comprendre pourquoi…
La réponse est toute simple : les vaches.
Nous n’étions pas haut en altitude et des vaches étaient en pâturage plus haut.
Parfois, elles font leurs besoins dans l’eau, et si vous n’avez pas de chance, ben vous tombez malade.
Il faut aussi faire attention à l’eau des ruisseaux quand il y a des marmottes aux alentours.
Des fois, elles meurent…dans l’eau.
Faites donc bien attention où vous remplissez vos gourdes et vos bouteilles.
Je tiens néanmoins à vous rassurer : dans 90% des cas, l’eau est excellente et une gourde filtrante suffit amplement.
Remplissez juste vos gourdes le plus haut possible !
Conseil 3 : Ne pas se laisser prendre par l’égo et avancer tranquillement, écouter son corps
Ah l’égo…
Imaginez vous être un super sportif…
Vous partez avec des amis.
Vous forcez à fond durant les premiers jours.
Et zut, de manière imprévue, une tendinite se réveille.
Vous ne l’aviez pas prévu.
Normalement, ce genre de pépins physiques ne vous arrive pas.
Mais là, si.
Vous devez ralentir, pas le choix.
Vos amis, normalement derrière vous, vous dépassent.
Votre égo bouillonne, vous accable, vous juge.
Pire, vous êtes obligé de vous arrêter.
Dans la Grande Traversée des Alpes, ce genre de situation peut arriver.
La montagne apprend l’humilité.
Mon conseil : écoutez votre corps, allez-y tranquillement au début et montez en puissance au fur et à mesure des jours et des semaines.
Conseil 4 : Ne pas hésiter à faire des pauses
“Ah mais moi, je suis un vrai, je triche pas, je fais pas de pause”
Je ne veux pas entendre cette phrase.
Si vous avez besoin de faire une pause, faites-le, personne ne vous jugera.
Je ne parle pas des cas particuliers des ultra sportifs qui font la traversée uniquement pour la performance.
Conseil 5 : Pour ou contre les bâtons de randonnée ?
Je n’ai vu qu’une seule personne ne pas prendre de bâton lors de la traversée.
Je n’avais jamais pris de bâton de ma vie.
Je ne voulais même pas au début.
J’avais l’image des personnes âgées qui marchent dans la campagne sur terrain plat, avec des bâtons.
Oui, mais là, il s’agit de la Grande Traversée des Alpes.
Et les bâtons soulagent les articulations et les muscles. Ils vous aident en montée et vous soulagent en descente.
Ils sont indispensables.
Conclusion : aller plus loin sur la grande traversée des Alpes
Si vous lisez ces lignes, c’est que vous avez lu ce guide tout au bout !
J’espère qu’il vous a aidé et vous remercie chaleureusement.
N’hésitez pas à me poser vos questions en commentaires…
Maintenant, j’ai davantage parler de choses pratiques…
….alors que la grande traversée des alpes est bien davantage que ça…
C’est une aventure, une expérience humaine, un voyage au cœur de la nature et au cœur de soi…
Le chemin vous donne le temps de réfléchir sur vous même, de faire le point et vous apaiser.
J’ai croisé de nombreuses personnes “en transition” dans leur vie, qui faisaient cette randonnée.
Chacun avait ce mot à la bouche : “Apaisement”.
J’ai ressenti cela aussi.
La grande traversée est pour le moment une des plus belles expériences de ma vie…
…tant et si bien que j’ai décidé de sortir un livre sur ma traversée.
Vous vivrez chaque journée, chaque émotion, chaque réflexion, chaque haut, chaque bas, avec moi et notre équipe de co-aventuriers.
Si vous avez lu ces lignes jusqu’au bout, je pense sincèrement que ce livre vous touchera.
A très vite,
Jean-Baptiste.
Foires aux questions : Grande Traversée des Alpes
Il y a des questions fréquentes sur le GR5 que je vais lister ici, et y répondre selon mon expérience.
Quelles variantes faire : GR55, GR5c ?
J’ai fait la variante GR52 qui passe dans le parc national de la Vanoise.
Après Tignes, vous passez par le Col de la Vanoise, Pralognan, et le refuge de Péclet Polset.
Les paysages sont à couper le souffle, vraiment splendides.
Cette variante vaut vraiment le coup.
Attention cependant : le parc de la Vanoise autorise le bivouac qu’autour des refuges. Il faut payer et réserver très très longtemps en avance (1 à 2 mois).
Nous ne le savions pas et avons dû dormir en dehors des parcs… ce qui a été très frustrant.
J’en raconte davantage dans mon livre.
Le GR5c est une variante à faire avant d’arriver à Briançon. Elle passe par le chemin des crêtes. Magnifique, mais personnellement, je l’ai trouvée dangereuse avec de gros sacs à dos. J’en dis aussi davantage dans mon livre.
GR5 Alpes Nice ou Menton (GR52) ?
Tout le monde crache sur l’arrivée à Nice.
Pour des raisons personnelles, nous devions finir à Nice.
Nous n’avons donc pas imaginé Menton.
Et honnêtement, j’ai beaucoup apprécié.
On ne passe que deux heures en ville.
On passe par des coins charmants comme la Grange de Brasque, la Madone d’Utelle, et il y a un super bivouac à faire au-dessus d’Aspremont.
Néanmoins, le parc du Mercantour, avec la variante GR52 vous permet de rester dans de la haute montagne plus longtemps.
Elle a le désavantage de durer un peu plus longtemps.
Pour choisir entre les deux, je vous conseille d’analyser votre niveau de fatigue lors de la bifurcation à Saint Dalmas sur Valdeblore.
Encore en forme ? Go GR52.
Un peu limite niveau temps ou niveau physique ? Go GR Classique.
Que faire quand on rencontre un patou ?
On ne le regarde pas, on marche de façon sûre et régulière tout en l’évitant au maximum pour ne pas qu’il se sente menacé
Je rajouterai juste de ne pas faire de mouvement brusque avec les bâtons de randonnée.
Surtout : on ne jette pas des cailloux.