5 étapes pour prendre moins l’avion

La question de renoncer à prendre l’avion est de plus en plus présente dans notre génération : les millénials.

Pourtant, doit-on avoir honte de découvrir un autre pays avec une culture totalement différente de la nôtre ? Une culture qui va nous ouvrir les portes de nouvelles manières de pensée et d’agir ?

Mais en même temps, est-ce que ce voyage va me procurer plus de JOIE que de 2 semaines au calme dans la ferme de ma grand-mère ?

Au-delà de ces questions, l’avion est-il vraiment plus polluant que la voiture ?

J’ai répondu aux questions techniques sur la pollution de l’avion dans un premier article.

Dans cet article, je vous explique pourquoi j’ai utilisé l’expression « honte de prendre l’avion » (indice : cela vient d’un mot qui a fait le buzz en Suède…).

Mais surtout, je vous livre mes réflexions en 5 étapes pour répondre à ces questions : doit-on arrêter de prendre l’avion ? Comment remplacer l’avion ? Comment voyager sans avion ?

Comment voyager sans avion?
Il est possible de voyager sans avion…et de KIFFER !

En lisant cet article, vous pouvez espérer apprendre : 

  • Comment changer votre rapport au voyage ;
  • Comment fixer votre objectif de stopper l’avion en 4 questions ;
  • Les deux choses que vous ne devez pas oublier si vous décidez de ne plus prendre l’avion (dans la conclusion)

Le flygskam suédois :

J’ai utilisé exprès le mot « honte de prendre l’avion » car j’ai lu cet article sur le flygskam.

honte de prendre l'avion

Dans le pays de Greta Thunberg, la jeune leader écologiste, ce mot a fait le buzz et a intégré la langue suédoise en  2018.

Au-delà du buzz, ce phénomène de société a déjà influencé le secteur de transport suédois.

Selon l’agence des transports suédois, le nombre de passagers dans les aéroports a diminué de près de 4,4 % sur un an, dont – 5,6 % sur les vols intérieurs (sur les 38 aéroports principaux).

Cela pourrait témoigner d’un changement de mentalité chez les suédois.

La compagnie aérienne suédoise BRA et le voyagiste suédois Ving ont en tout cas réagi et ont dit qu’ils compenseraient les émissions de dioxyde de carbone de leur client.

Par ailleurs, la compagnie ferroviaire principale en suède a enregistré une hausse de 10 % de son chiffre d’affaires au premier trimestre 2019 sur un an…

…et le gouvernement suédois a choisi de faire des commandes de nouveaux trains de nuits vers des villes européennes.

Et en France – qu’en est-il ?

J’ai beaucoup débattu avec mon entourage sur ce sujet et j’aimerais vous exposer les différentes réflexions de ces débats.

Stay on the ground

Dans mon premier article, vous avez compris que la pollution du transport aérien était très importante (Même si prendre la voiture dans vos trajets quotidiens l’est tout autant.)

Ce n’est pas le seul argument en faveur de l’arrêt de l’avion.

Une pétition « Stay on the ground » a été lancée en France en Janvier dernier.

Selon cette pétition, en plus de la question de l’impact carbone (Chaque français émet 5 tonnes de CO2 par an. Un A/R Paris – New-York en émet 2,5 t par passager.) il y a aussi une question de cohérence et de responsabilité.

La cohérence avec nos vies de tous les jours – on ne pourrait pas être un ardent défenseur du bio et du local et aller à Bali tous les deux mois.

Il y a aussi une question de responsabilité « se téléporter en quelques heures à quelques milliers de kilomètres est un rêve du passé ». Demain, il sera irresponsable. Le manifeste de stay on the ground propose l’éloge de la lenteur contre le culte de la vitesse.

Comment ne pas être d’accord avec ces arguments ?

Les rapports environnementaux s’enchaînent chaque mois, de plus en plus pessimistes concernant notre avenir.

Honnêtement, je suis convaincu qu’il faudrait arrêter de prendre l’avion.

Mais…

Ce n’est pas si simple !

difficile d'arrêter de prendre l'avion

Je discutais avec un collègue (convaincu comme moi) : pourquoi me priver de voyages en avion alors que des millions de chinois de la classe moyenne le prennent et vont le prendre plus souvent que moi ?

J’ajouterai même, comment se blâmer de prendre l’avion quand des entreprises payent des allers-retours hebdomadaires à leurs collaborateurs ?

C’est révoltant et peu encourageant.

Au-delà de cela, la plus grande question : est-ce ma responsabilité individuelle de réduire mon impact pour le climat ?

Ma réponse est : si vous êtes humaniste (qui aime l’humain), alors OUI !

Si vous voulez préserver la biodiversité telle qu’on la connaît aujourd’hui, je répondrai OUI aussi.

Car la planète n’a pas besoin de vous pour être sauvée. Elle survivra après nous, qu’on disparaisse ou pas.

Au final, c’est à votre conscience de répondre si oui ou non – arrêter de prendre l’avion – a du sens.

De mon côté, j’essaye.

5 étapes pour prendre moins l’avion

Je vais donc vous partager des pistes de réflexions pour étape par étape arrêter de prendre l’avion.

1ère étape : Compenser

La première chose que vous pouvez faire (surtout si votre entreprise vous oblige à prendre l’avion) – c’est compenser votre empreinte carbone.

La solution consiste à calculer l’impact carbone de votre trajet en avion, puis à investir l’équivalent en euros dans un projet de protection de l’environnement.

Certains diraient que c’est « s’acheter une conscience », mais c’est déjà une première étape.

Après si vous sentez que ce n’est pas cohérent pour vous de prendre l’avion et que votre entreprise vous y oblige, préférez la vidéo-conférence, le télétravail, poussez les changements en interne.

NB : Attention à l’organisme de compensation que vous soutenez : il y a eu de nombreux scandales sur ce sujet. Il vous faut bien vérifier où l’argent est investi…

2ème étape : Se limiter

Dans un premier temps, vous pouvez aussi limiter vos voyages en avion à 1 voyage par an ( de 2 semaines minimum).

Cela vous permettra de mieux l’apprécier.

L’adaptation hédoniste est une tendance des êtres humains à revenir rapidement à un niveau de bonheur relativement stable en dépit d’événements positifs ou négatifs majeurs ou de changements importants dans leur vie.

Ainsi, les premiers voyages vous procureront un niveau de bonheur intense, puis ce niveau se stabilisera si vous voyagez souvent…

Interrogez un jour une personne qui a fait le tour du monde, elle vous dira certainement qu’au début, tout était incroyable…

…et qu’au fur et à mesure, les paysages deviennent de moins en moins époustouflant.

Vous limiter serait donc aussi un moyen de mieux apprécier votre voyage quand vous le faites.

Et puis : vous n’êtes pas cloué chez vous ! La France regorge de fabuleux endroits – on l’aurait presque oublié…

3ème étape : Changer son rapport au voyage

Vous pouvez déjà vous poser la question suivante :

Pourquoi je voyage ? Qu’est-ce que je vais y chercher ?

Vous pouvez rechercher : soleil, plaisir, calme, fête, aventure, rencontre, paysage, cuisine, culture…

En fonction de cela, vous vous rendrez peut être compte que la France vous suffit.

Cela pourra vous aider aussi à mieux choisir votre voyage de l’année.

De mon côté, j’aimerais visiter la Chine parce que c’est la première puissance mondiale et que cela me semble nécessaire de comprendre leur culture. Je ne suis pas sûr de pouvoir la comprendre avec des livres. Avant j’aurais imaginé y aller pour deux semaines, aujourd’hui, j’apprécierai plus d’y vivre pendant un an pour m’imprégner VRAIMENT de la mentalité.

Quand je pars aujourd’hui, j’essaye de le faire pour une durée minimale de deux semaines pour un voyage à dimension culturelle et sociétale. Aller chez l’habitant, faire du couchsurfing…

Etape 4 : Le chemin plus que la destination

Le road trip en train ou en vélo permet de mieux appréhender les distances : en réalité le trajet n’est pas du temps perdu – c’est le voyage lui-même.

En lisant les réponses d’un débat endiablé sur le sujet de l’avion, une personne suggérait de faire les voyages en stop.

Un autre disait même avoir traversé un morceau de France en vélo, je vous partage son témoignage qui m’a inspiré :

« Le voyage à vélo c’est quand même sacrément cool. cet été je voulais aller chez mes parents (st gilles croix de vie, vendée) depuis Lille. J’y suis allé en vélo, ça m’a pris une semaine, j’y suis resté une semaine, et je suis rentré en train. Pour dormir je calais mon hamac entre 2 arbres dans la forêt (mais surtout : camping). Ma seule dépense énergétique était la bouffe (forcément plus importante que la moyenne quand on fourni de tels efforts), et pour l’eau je remplissais mes bidons dans des cimetières. Mes meilleures vacances depuis bien longtemps »

Si vous voulez vous rendre plus loin, rappelez vous aussi qu’il existe le train de nuit !

Ici vous trouverez les différents trajets en train de nuit en Europe : https://www.notechmagazine.com/2019/01/map-of-night-trains-in-europe-2019.html

Etape 5 : Ne plus prendre l’avion du tout

Si vous voulez vraiment stopper vos voyages en avion, le plus simple est d’avoir un entourage qui vous comprenne dans un premier temps.

Vous pourrez leur expliquer votre choix.

Pour cela, je vous recommande de bien noter toutes les raisons pour lesquelles vous le faites.

J’aime bien me poser ces 4 questions quand je pose un objectif aussi important :

«  Qu’est ce qu’il se passera si j’arrête de prendre l’avion ? »

Ex : Mon impact carbone diminuera considérablement, j’économise de l’argent, je découvrirai mon pays

« Qu’est ce qu’il ne se passera pas si j’arrête de prendre l’avion ? »

Ex : Tout le monde n’arrêtera pas de prendre l’avion… Je ne voyagerai pas forcément moins (autre moyen de transport comme le train)

«  Qu’est-ce qu’il se passera si je n’arrête pas de prendre l’avion ? »

Ex : j’aurai toujours un impact environnemental fort sur la planète et le vivant, si je veux réduire mon impact, alors je continuerai à ne pas être cohérent.

« Qu’est-ce qu’il ne se passera pas si je n’arrête pas de prendre l’avion ? »

Ex : La SNCF fera moins de bénéfices…et développera moins le réseau, les trains de nuit continueront à être supprimés.

Pour vous porter dans ce choix, je vous recommande aussi de vous entourer d’amis, de connaissances qui ont fait le même choix que vous.

Ils vous aideront à persévérer quand vous serez tenté d’aller vous tremper les pieds en Guadeloupe pour 1 semaine 😉.

Où en êtes-vous ?

Pour finir cet article, j’aimerais vous poser cette question :

Où en êtes-vous ?

Compensation, limitation, des voyages différents, stop avion ?

De mon côté, je voyage différemment et j’essaye de me limiter à des voyages longs si je prends l’avion (2 semaines minimum) – je n’y arrive pas encore…

Un mariage à l’autre bout de la France auquel je tenais et une impossibilité de prendre des congés pour y aller en train…

Un voyage avec toute la famille au Maroc quand un de mes très proches en avait besoin (dépression).

Finalement, les amis et la famille sont aussi deux choses fondamentales (selon moi), et se déconnecter d’eux pourrait avoir une toute aussi grande incidence sur votre conscience.

Sujet complexe donc…

Je vous souhaite (malgré tout) un MAX de joie !

JB

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Jean-Baptiste

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